Guillaume de JOYEUSE. 1520-1592. Autographed and signed letter to Mons. De Fourquevaux, Narbonne’s Governor.

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Au camp de Boullargues lèz Nismes, July 12th, 1573, 2 pp. bi-leaflet in-folio, address on the back with a small under-paper coat of arms seal stamp, clear moistening. Superb letter in old French from the powerful Vicomte de Joyeuse, at the height of the Wars of Religion in Languedoc, a year after the St. Bartholomew’s Day massacre. After deploring Philippe de Lévis’ murder, Baron de Léran, his close friend for whom he asks for a fair trial in justice, Joyeuse gives diverse instructions to preserve the harvests of the Narbonnais and to protect his troops from the Huguenots who seemed to be moving closer; he convened assemblies and organized militias. Then, he announced the siege formed in front of this cursed city of Nismes, hoping that peace would come back, for the sake of this Province. On the 11th of July 1573, the day after the siege of La Rochelle, the Peace of Boulogne was signed between Catholics and Protestants, ending the 4th War of Religion; the freedom for the Protestant cult was allowed in three cities of the Kingdom: La Rochelle, Nîmes and Montauban. Guillaume de JOYEUSE. 1520-1592. Fils de Jean de Joyeuse (†1555, Chambrier et Connétable de France), et de Françoise de Voisins Dame d’Arques; lieutenant-gén. en Languedoc, lutta activement contre les Huguenots, s’opposant à la politique conciliante du duc de Montmorency gouverneur du Languedoc ; fait maréchal de France par Henri III en 1582. Il est père d’Anne de Joyeuse (†1587), créé duc et Pair, Amiral de France, fut un des mignons d’Henri III ; de François de Joyeuse, cardinal de Rouen ; de Henri de Joyeuse, devenu frère capucin puis maréchal de France... ! Lettre aut. signée à Mons. de Fourquevaux, gouverneur de Narbonne. Au camp de Boullargues lèz Nismes, 12 juillet 1573. 2 pp. bi- feuillet in-folio, adresse au verso avec cachet armorié sous papier ; mouillure claire. Superbe lettre du puissant vicomte de Joyeuse au plus fort des Guerres de Religion en Languedoc, un an après le massacre de la Saint-Barthélémy. Après avoir déploré l’assassinat de Philippe de Lévis, baron de Léran, son ami proche pour lequel il demande justice, Joyeuse donne diverses instructions pour préserver les récoltes du Narbonnais et se protéger des Huguenots qui semblent gagner du terrain ; il donne pouvoir pour convoquer des assemblées et organiser des milices. Il fait part ensuite du siège formé devant cette maudite ville de Nismes, espérant le retour de la paix pour le bien de la Province. Transcription: Monsieur, Suivant se que m’avés escript, Mons. le Mareschal a fayct despeche[r] les provisions nécessaires pour la punition du murtre du pouvre baron de Léran. Sa esté un grand malheur, et si le faict a esté inopiné, enquores est-il plus grand. Je désire bien fort que sa punition s’en ensuive comme le crisme le mérite, et de ma part, je n’y veux esparnie[r] toutz mes moyens. Le pouvre deffunct m’estoyt si proche que je n’en puis de moyns fayre. Au reste, je croys bien que Messieurs de Tholose se recentent bien de votre avssance, il recourent astheure çà et là à l’ayde. Ils hont mandé à Mons le Mareschal pour authoriser quelques délibérations qu’ils hont faites pour pour pourvoyr à l’urgente nécessité qu’ils hont à prouvoyr à la récolte que s’an va en proye. Mondit Sr a trouvé bon tout se qu’ils pourront fayre pour leur conservation (...) J’ay veu aussi ce que m’avés escript comme les ennemis s’estendent de cousté de Narbonne, et que pour cest effect vous vouliés fayre assamble[r] les diocézans pour ayder à quelque levée de gens pour la conservation de leur récolte. Je ne doubte poynt qu’ils ne plient le sort à toutte chouses que leur portera l’utilité. J’antans qu’ils se sont aussi soufferts à soldoyr quelques gens à Monsieur de Montataire pour la conservation du peys (...). J’antans qu’il est bien besoing que chescun ayde an se pays là, car c’est un peis où les ennemis conmancent à gaigner peis pied à pied, qui seroyt bien mal aysé de les déniche[r] de là, se une foys il y avoynt bien estably leur domicile en surté. Vous avés moyen d’avoyr intelligences avecq ledit Sr de Montataire et le secourir de se que pourrés. Car j’antans que du cousté de Villerouge, ils sont jesjà bien ancrés et y hont de bones intelligences. Quandt à nous, il a ung moys desjà que nous sommes campés devant ceste maudite ville de Nismes pour ampêcher la récolte à ceux de dedans. Nous avons trop peu de gens et eux plus que ne nous seroyt besoing ; qu’est cause que ne pouvons bien exéquter notre entreprinse ; et enfin, à mon oppinion, tout ne sera à mon advis que une ruine que nous tumbera plustost sur nous que sur les aultres. Je en voys assés de traycts que me faict parler ainsi. Nous avons besoing de la paix, laquelle nous atandons de jourt en jourt, et croys que à quelque marché qu’elle se face, Languedoc s’an recentira bien avant du mal, que sera la fin. Après avoyr supplyé le Créateur vous donner, Monsieur, en parfaite santé longue vie, je me recomanderay humblement à votre bonne grâce (...). Le 11 juillet 1573, au lendemain du siège de la Rochelle, la Paix de Boulogne fut signée entre Catholiques et Protestants, mettant fin à la 4e Guerre de Religion ; la liberté du culte Protestant fut rendue libre dans trois villes du Royaume, La Rochelle, Nîmes et Montauban.