LOUIS NICOLAS DAVOUT (1770-1823) Lettre autographe signée à son épouse Aimée Leclerc. SKIERNIEWICE [entre Lodz et Varsovie, 2 janvier [1808] avec cachet à date du [1]7 janvier 1808.

Lot 515
400500
1 p. in-4, adresse au dos, cachet de cire rouge à l’écu portant ses initiales posé sur bâtons de maréchal, marque postale rouge ”N° 43. GRANDE-ARMÉE“ ; déchirure au feuillet d’adresse due à l’ouverture sans atteinte au texte. ”JE SUIS OCCUPÉ, MA CHÈRE AMIE, À PRENDRE CONNAISSANCE DES REVENUS [DE L’ANCIENNE PRINCIPAUTE DE LOWICZ qu’il venait de recevoir en majorat], cet emploi de tems n’est point du tout amusant. Je m’y livre avec zèle toutefois en songeant qu’il est utile à ma petite Aimée, et à mes enfants. ]’espère dans une quinzaine avoir terminé quelque-chose et être en mesure de te tranquilliser en te fournissant les moyens de payer nos dettes. Mon grand moyen est d’exiger une année d’avance. C’est demain que l’on crie à l’enchère 3 moulins. C’est un essay, j’ignore s’il réussira. Mile caresses à mes petites [ses filles Joséphine et Napoléone, nées en 1804 et 1807] et mile baisers à leur excellente maman. Tout à toi pour la vie, ton bon Louis“ LE MARÉCHAL DAVOUT, VÉRITABLE PROCONSUL DU GRAND-DUCHÉ DE POLOGNE. Après sa brillante participation aux campagnes de Prusse et de Pologne (batailles d’Auerstaedt, Czamowo, Golymin, Eylau.), il fut choisi en août 1807 pour commander les troupes françaises stationnées dans le Grand-Duché de Varsovie. Créée par le traité de Tilsit malgré les fortes réticences d’Alexandre Ier, cette entité politique devait être placée entre les mains du roi Frédéric-Auguste III de Saxe... lequel mit beaucoup de temps à venir en prendre possession. IL s’acquitta de sa tâche avec une grande maîtrise et justifia la confiance de l’empereur : c’est en pensant aux qualités d’administrateur déployées par le maréchal Davout en Pologne (et plus tard à Hambourg) que Napoléon Ier en ferait son ministre de la Guerre en 1815. GRAND PROPRIÉTAIRE TERRIEN EN POLOGNE PAR LA MUNIFICENCE DE NAPOLÉON Ier : Le maréchal Davout connaissait des difficultés de trésorerie personnelle qui lui suscitaient de nombreuses récriminations de la part de son épouse, demeurée seule à Paris et en quête d’un ‘hôtel particulier. Homme intègre qui ne se laissait pas aller comme d’autre en campagne aux déprédations et prévarications, il se montra réticent à solliciter l’aide de l’empereur. Il reçut cependant une importante dotation dans le Grand-Duché de Varsovie, attachée à son titre de duc d’Auerstaedt, et fondée sur les biens de l’ancienne principauté de l.owicz, qui comprenait entre autres le palais de Skierniewice entre Lodz et Varsovie. En outre, une importante gratification impériale permit enfin à son épouse Aimée de faire pour eux l’acquisition d’un hôtel à Paris, celui dit alors “hôtel de Monaco”, rue Saint-Dominique, jusque là occupé par l’ambassadeur de l’Empire ottoman.