FERHAT ABBAS (1899-1985) Lettre autographe signée

Alger, le 16 Avril 1985 1 page et 1/4 in8 sur un feuillet. En français. «… Je m’excuse de répondre avec beaucoup de retard… je suis souffrant. Je n’ai pas «Le Manifeste du Peuple Algérien», sous la main. Mais je viens d’écrire un livre édité par Flammarion et intitulé «L’indépendance confisquée». C’est de ce livre que j’extrais une phrase pour vous : «Le Droit à la parole est aussi précieux que le droit au pain. La liberté d’expression, le droit à la critique sont synonymes de vie.»… Ferhat Abbas, leader nationaliste et homme d’État algérien. Fondateur de l’Union démocratique du manifeste algérien (UDMA), rallié au Front de libération nationale (FLN) durant la guerre d’indépendance, président du gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA) de 1958 à 1961, il est élu président de l’Assemblée nationale constituante après l’indépendance, devenant ainsi le premier chef de l’État de la République algérienne démocratique et populaire. Il publie en 1943 «Le Manifeste du Peuple Algérien», qui demande un nouveau statut pour la «nation algérienne» avec la signature de 28 élus musulmans. Le manifeste condamne la colonisation et revendique le droit du peuple algérien à disposer de soi. Dans «L’indépendance confisquée», livre publié en 1984, réquisitoire contre Ahmed Ben Bella et Houari Boumediene, il explique par «quel chemin tortueux» son pays en est arrivé à vivre sous «un régime totalitaire de type stalinien». «Ce livre ne prétend pas être un témoignage pour l’histoire. Il est un appel politique, un hymne à la liberté et à la démocratie, lançant son message pour ceux des Algériens qui, dit-il, «descendront un jour dans la rue pour réclamer leur liberté et leur pain»