LOUIS NICOLAS DAVOUT (1770-1823) Lettre autographe signée à son épouse Aimée Leclerc. SKIERNIEWICE, 1er mars [1808] avec cachet à date du 15 mars 1808.

Lot 517
500600
2 pp. in-4, adresse au dos, vestige de cachet de cire rouge à l’écu portant ses initiales posé sur bâtons de maréchal, marque postale rouge “N° 43. GRANDE­ ARMÉE” ; 2 déchirures avec manques au feuillet d’adresse dues à l’ouverture sans atteinte au texte. “J’avais prié dans le lems... le g[énér]al HULLIN [Pierre-Augustin Hulin, commandant la place de Berlin] de t’adresser de Berlin deux malles, deux petites caisses, le tout renfermant des cartes. Ce général m’a fait connaître dan le tems qu’il t’avait envoyé le tout ainsi qu’une malle de cartes appartenant à Alexandre [le général Alexandre Davout, frère et aide de camp du maréchal]. Tu ne m’as pas... fai[t] connaître si tu avais reçu ces objets. Dans le cas où ils ne te seroient pas parvenus, comme IL Y A DES CARTES TRES PRECIEUSES, je te prie d’en parler au g[énér]al Hulin pour qu’il fasse des recherches et réclame ces caisses partout où elles se trouveront.. J’ai reçu ce matin ta toute petite lettre du 16, ma chère Aimée. Par mes lettres bien antérieures même à la réponse que tu attendais avec impatience, tu auras vu que je ne désirois pas moins que toi notre réunion. Maintenant que les motifs qui s’y opposaient n’existent plus, JE TE PRIE DE DEMANDER A L’EMPEREUR UN CONGE ... J’espère que tu n’avais pas attendu ma réponse à ta lettre du 15 pour faire cette demande. JE T’OBSERVERAI, MA BIEN BONNE AMIE, QU’IL EST PLUS CONVENABLE QUE TU DEMANDE TOI-MÊME CE CONGÉ. L’EMPEREUR N’AIME PAS QUE SES GÉNÉRAUX EN CHEF FASSE[NT] DE CES SORTES DE DEMANDES. Je te conjure, ma chère amie, de ne pas te livrer au découragement et de ne pas te rendre coupable de douter de mes sentiments, ils sont aussi vifs qu’ils l’ont jamais été et mon estime seule a pu et peut s’accroître par le tems mais non mes sentiments qui ne changent jamais. Soigne ta santé, elle m’est précieuse. Par le froid qu’il fait depuis une quinzaine, je ne regrettes pas de t’avoir empêchée de faire le voyage. Comment supporterois-tu un froid de -24 degrés de Réaumur [30 degrés Celsius au-dessous de zéro]... Comment le supporteroit notre Joséphine [leur fille aînée, née en 1804]. JE JOUIS D’UNE PARFAITE SANTE, JE NE CRAINS NI LE FROID NI LE CHAUD. Mile caresses à nos petites, mile et mile baisers à leur excellente et belle maman. Tout à toi pour la vie. Ton bon mari Louis Davout”