JEAN-LOUIS DE NOGARET DE LA VALETTE, DUC D’ÉPERNON (1554-1642) Lettre signée “JLouis de Lavalette”, adressée au vicomte de Turenne.

Lot 709
400500
Saintes, 31 octobre 1590. 1 p. in‑folio, adresse au dos, longue découpure sur le feuillet d’adresse due à l’ouverture sans atteinte au texte ; incipit autographe d’une lettre du duc d’Épernon adressée au roi sur la moitié haute du feuillet d’adresse : “Sire, les troués [c’est-à-dire “trois”] dépeches qu’il a pleu a Vostre Majesté me”. « ... J’ay receu de Valiech, mon secretere..., la lettre qu’avés pris la peine de m’escrire, et entendu par luy l’obliguasion que je vous ay du soing que vous avés pri de ce quy me touche estant arivé la, dont je vous suis trés hobligé et desireus de m’en revencher en vous fesant service a toutes les occasions quy s’offriront propice a cella. Vous pourés vouer [c’est-à-dire « voir »] par les lettres que j’escris au roy l’occasion quy est surveneues pour me contreindre a retarder mon voiage pour huit ou dis jours, de quoy je suis trés marry, mais je m’aseure que vous ne me consentiriés de le[s]ser vostre cousine [Épernon avait épousé la cousine du duc de Bouillon] et le peu quy me reste du sarvice de la Ligue que j’ay, a Cadillac [château du duc d’Épernon] entre les mains de mes enemis. Sy monsieur le marechal de Matignon eut voleu, je ne seroués en ceste peine. Croiés, Monsieur, que sy le roy ne remedie en la Guienne d’autre fasson, que la moueindre part y sera celle de ces serviteurs. Quant à moy, je fes estat d’avouer [c’est-à-dire « d’avoir »] perdeu le peu [qu]e j’ay de bien, de quoy je n’aurés regret sy la chose eut esté sans remede, lequel il faut atandre de la prudence de Sa Majesté...» « Archimignon » d’Henri III qui le combla d’honneurs, le duc d’Épernon avait l’étoffe d’un homme d’État, mais s’attira maintes inimitiés par sa position et son caractère, fut la cible de nombreux libelles, et perdit la faveur du roi en 1588. Ses relations avec Henri IV furent ensuite difficiles, et il se mêla ensuite longtemps des intrigues aristocratiques du temps contre le pouvoir royal. Acteur important des Guerres de religion, Henri de La Tour d’Auvergne (1555-1623), vicomte de Turenne, duc de Bouillon (1591) et maréchal de France (1592), avait des liens familiaux avec les Montmorency et Marie de Médicis. Longtemps favori du duc d’Alençon, il se convertit au protestantisme peu après 1575 et se mit alors au service du futur Henri IV qui lui en garda toujours de la reconnaissance. Il se montra cependant peu fidèle, prenant la tête des protestants intransigeants et se mêlant à plusieurs reprises aux révoltes princières. Agrippa d’Aubigné le raillerait sous les traits du baron de Faeneste. Provenance : Collection de l’écrivain Jules de Gères (estampille de la bibliothèque de son château de Mony à Rions en Gironde