ROSTOPTCHINE Lydie (1835-1915), Ensemble de 4 L.A.S., 1901.

Lot 322
2 0002 200
ROSTOPTCHINE Lydie (1835-1915), écrivain russe, nièce de Sophie Rostopchine, comtesse de Ségur, fille de la poetesse Eudoxie Pétrovna Rostoptchina, petite-fille du comte Fédor Rostopchine (1763-1826), gouverneur général de Moscou de 1812 à 1814. Le 25 juillet: A propos de Marrousya qu’elle veut faire traduite en italien et qu’elle souhaite présenter au nouveau directeur des théâtres impériaux, «le précédent, prince Wolkowsky ne protégeait que les décadents» ... Suivent des vues sur la Monarchie et la République: «Je suis naturellement très légitimiste et amie sincère de la France, je déplore amèrement son état actuel. Comment ne comprend - elle pas encore que seul un souverain peut lui rendre son prestige ! (...) la race, les traditions, la majesté divine du sacre – il n’y a que cela pour gouverner et régner. Une Russie peut le proclamer avec orgueil notre souverain est l’oint du seigneur !» Moscou, Palais Nesskoutchnoy, Volokolamsk, 8 mai, 9 juin, 8 juillet et 25 juillet 1901. 4 p. in-8 chaque lettre. Témoignage de l’écrivain sur sa production, son amour de la Grande Russie et ses vues sur la République. - en date du 8 mai, elle évoque ses premiers écrits pour le théâtre, et notamment Marrousya : « Si on ne peut la jouer à Paris (elle est en lecture à l’Odéon) on pourrait au moins la jouer en province loin de Morny.»... Elle demande à son correspondant d’effectuer pour elle des corrections car elle part en voyage à travers la Russie. - le 09 juin: elle remercie son correspondant des « précieuses corrections » à son manuscrit et évoque sa courte « autobiographie inductive » qu’elle a écrite pour un concours: « ce résumé faisait pendant aux célèbres « Mémoires écrites en dix minutes » de mon illustre Grand-Père et je l’ai écrit de verve. Mon Aïeul avait l’esprit très mordant et critique, j’en ai hérité quelques parcelles avec le grand mépris de l’or et de la ploutocratie. »... Elle évoque ensuite sa laborieuse traduction d’ « un admirable roman russe » intitulé Les Ténèbres d’Égypte (édité chez F. Juven en 1903) par Vsevolod Krestovski ou il est question de la vie des Juifs de Russie. - le 8 juillet: En visite chez sa cousine madame de Narychkine, dame d’honneur de S.M. , elle rapporte le récit de deux baptêmes impériaux. Elle évoque le grand-oncle de sa cousine, le comte Kourakine, ambassadeur en France sous Louis XVI, qui a fait construire le palais dans lequel elle séjourne. « Il avait un culte pour Marie-Antoinette, en a rapporté portraits et bustes et lui avait dédié dans une autre de ses terres (où j’ai été) un temple dans son parc.»...