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TROTSKI (LEV DAVIDOVITCH BRONSTEIN, DIT LEV) (1879-1940)
1/2 p. in-folio dactylographiée.
Rare en français.
Léon Trotski avait passé contrat avec l’éditeur Frédéric
Rieder pour la publication de traductions françaises de trois
de ses ouvrages, La Révolution défigurée, L’Internationale
communiste, et Ma Vie. Des difficultés s’élevèrent, notamment
au sujet de son autobiographie, Trotski se déclarant insatisfait
de la première traduction et protestant contre le choix du titre
Mémoires que voulait imposer l’éditeur.
“Cher Camarade Gérard, Je vous envoie ci-joint une lettre
«officielle» au sujet de mes relations - d’ailleurs malheureuses
- avec Rieder. J’espère que vous me sauverez de cette impasse.
Pour vous dire toute ma pensée, je crois que Rieder ou bien est
acculé à la faillite ou bien me vole tout simplement, sans même
avoir cette excuse [“bien” a ci-dessus été ajouté à l’encre par
une autre main].
Je vous serais très reconnaissant d’intervenir, c’est devenu
tout à fait nécessaire et urgent.
Excusez-moi de vous écrire tantôt chez Rosmer, tantôt chez
Naville, mais c’est parce que je n’ai pas votre adresse. Vous
seriez bien aimable de me la donner.”
Un des principaux partisans de Trotski et son représentant légal
en France : L’avocat Gérard Rosenthal (1903-1992) fut d’abord
proche des surréalistes chez qui il rencontra Pierre Naville. Il
entra avec celui-ci au journal Clarté en 1926 et adhéra, dans
le courant de 1927, au Parti communiste, tout en critiquant
certaines de ses positions politiques.
S’inscrivit au barreau de Paris fin janvier 1928. Il se rapprocha
de l’opposition russe, appartint un temps au cercle de
Boris Souvarine et fut exclu du P.C. en mai 1928. Élu à la
commission exécutive de la Ligue communiste, en avril 1930,
il fut également membre du comité central du Parti ouvrier
internationaliste (1936-1939). Pendant la guerre, il participa
à la Résistance dans les maquis. Il milita encore par la suite
avec Pierre Naville, David Rousset ou Jean-Paul Sartre. I
constitua avec ces deux derniers Rassemblement démocratique
révolutionnaire et écrivit en 1949 dans un ouvrage collectif :
Entretiens sur la politique.
C’est en1928, lors des cérémonies de célébration, à Moscou,
du Xe anniversaire de la Révolution d’Octobre, qu’il rencontra
Trotski qui venait d’être exclu du Parti bolchevik. Lorsque
Trotski s’installa en 1929, en Turquie, il lui rendit visite en
juillet, et noua alors des liens politiques, professionnels et
amicaux avec lui. Il participa à l’activité du groupe réuni
autour de La Vérité, journal soutenu par Trotski, épaula celuici,
en tant qu’avocat, dans le conflit né autour de la parution en
France de son autobiographique « Ma vie », l’accompagna à
Copenhague en 1932 et l’hébergea chez son père, en 1935, à la
veille de son départ forcé pour la Norvège. Enfin, il s’occupa de
la question de la mort suspecte de Léon Sédov, fils de Trotski et
reçut la mission de rechercher son petit-fils, Sieva Volkov et de
le confier à Alfred Rosmer, ce qui fut fait en mai 1939.