Autograph letter. St. P(etersburg) Tuesday, February 6, 1868, at half-past three PM . 6 pp. in-8, letter No. 34, heading...

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Autograph letter. St. P(etersburg) Tuesday, February 6, 1868, at half-past three PM . 6 pp. in-8, letter No. 34, heading to its number (in Cyrillic, surmounted by the imperial crown, very beautiful cold stamp); in French, many passages in Russian. Long passionate letter of love of the Tsar to Katia where the code word «bingerle» is used 6 times Рукописное письмо к возлюбленной царя Кате Долгорукой. Санкт – Петербург, вторник 6/18 февраля 1868г. В 15ч30мин по полудню. 6 стр, in-8. Письмо №34. Вензель императора в правом верхнем углу, печать. На французском с частыми переходами на русский. Длинное письмо, полное любви и восторга, в котором 6 раз упоминается слово « бинжерель ». (…) Ты показалась мне прекраснее, чем когда-либо и так трудно было сдержаться и не наброситься на тебя, что бы заняться бинжерелями. Я весь горю и не могу сохранять спокойствие (…) Lettre autographe. S[aint] P[étersbourg.] Mardi 6/18 Février 1868 à 3 h ½ après midi. 6 pp. in-8, lettre N° 34, en-tête à son chiffre (en cyrilique, surmonté de la couronne impériale ; très beau cachet froid) ; en français, nombreux passages en russe. Longue lettre passionnée d’amour du Tsar à Katia où l’on rencontre 6 fois le mot « bingerle ». (…) Je t’ai trouvé de nouveau plus ravissante que jamais et c’est avec peine que je me suis retenu pour ne pas me jetter sur toi mon adorable lutin et faire bingerle, c’est vois-tu, j’en ai la râge et je ne puis plus te regarder de sang froid et rester « riba » [“pacda“ en lettres latines, c’est -à -dire « poisson », mot que le tsar utilisait lorsqu’il était impuissant]. (…) Je m’imagine que nous éprouverons ce soir au bal [passa en russe]. Le souvenir de nos bingerles d’hier nous hantera sans cesse et nous serons fier et heureux d’en découvrir les traces sur nos figures. Après t’avoir quitté tantôt je n’ai pas été au jardin, d’après ton désir, mais comme j’avais trop peu marché, je rentrai à pied à la maison par le quai, et je rencontrai Michel [Dolgorouki, frère de Katia], marchant avec Mad. Dourasow et passablement embarassé de s’être trouvé sur mon chemin, et moi j’avoue que je fus sur le point de perdre contenance (…). Notre adoration mutuelle est devenue notre vie. Oui c’est ainsi [long passage en russe]. Alexandre reprend la lettre à 8h du soir pour évoquer le bal et rappeler une ancienne correspondance de Katia : (…) Au lieu du bal j’aurais voulu faire bingerle dans notre cher nid (…). Je suis sûr qu’il en sera de même avec toi et que tous les détails de notre soirée d’hier nous hanteront sans cesse [passage en russe]. Je viens de relire tes lettres de l’année passée de Naples [Katia y était exilée chez une belle-sœur Dolgoroukaya]. A 2h de la nuit : Je rentre du bal plus amoureux que jamais de toi, mon tout. Je t’ai trouvée encore plus en beauté que la dernière fois et nullement pâle, malgré les traces de nos bingerles, que j’étais heureux d’apercevoir sur ton adorable figure. Ta toilette était délicieuse, de même que ta coiffure, aussi je me sentais fier de mon bien et heureux de lui appartenir corps et âme (…). De l’endroit où je t’ai rencontrés à deux reprises, près de la porte de la rotonde, il n’y avait que deux pas jusqu’à notre cher nid et j’étais sur le point de te proposer d’y disparaître (…) J’ai une telle rage de faire bingerle que je ne sais que devenir. Malgré que tu me tournais le dos pendant la mazourka, je crois que tu as du sentir que mes regards ne te quittaient plus, comme je sentais les tiens pendant le souper [passage en russe]. Nos bouches fesaient semblant de causer, mais au fond tout ce monde qui nous entourait et que nous détestons, n’existait pas pour nous (…). Demain à 3 h. j’espère que nous aurons la chance de nous rencontrer, mais pour nos bingerles il faudra hélas! Patienter (…).