ALEXANDRE II (1818-1881) EMPEREUR DE RUSSIE, ROI DE POLOGNE ET GRAND-DUC DE FINLANDE Lettre manuscrite adressée à Ekaterina Dolgorukova. Lettre n°68 (08/20 mars 1869)

Lot 534
2 5003 000
Samedi 8/20 mars 1869, à 1 1/4 h. après-midi Dimanche 9/21 mars, à 9 ½ h. du matin. 1) lettre sur feuillet plié en deux, 4pp. 2) 1p. recto verso numéroté 2, coin en haut à droite 18,5 x 12 cm ‘ 11 et demi du soir ... D’après ce que je t’avais écrit, bientôt tu sauras que j’ai prévu la manière dont tu m’as reçu ce soir et il n’y a vraiment pas de patience qui tienne, quant à chaque petite contrariété, qui certes ne dépend pas de ma bonne volonté, des scènes pareilles se renouvelles. Mais j’ai honte de mon côté de m’en être laissé emporter et de t’avoir ... brusque et j’en demande encore pardon bien sincèrement. Je suis persuadé que tu ne sens pas moins désolée que moi de cette soirée que nous avons perdue à nous bouder réciproquement. Comment peux-tu ne pas vouloir comprendre que c’est dans notre intérêt commun, pour notre avenir, auquel ne cesse de penser, que je ménage autant que possible les apparences et que nommément à cause de cela il m’est impossible de ne pas avoir des égards et des attentions de politesse, pour ne pas de soupçons par un changement complet de manière d’être. Tu sais parfaitement à quoi t’en tenir quant à l’intimité principale, qui n’était plus depuis plus d’un an et que je ne me regarde plus que comme ton bien et suis jaloux pour toi de tout ce qui t’appartient. La comédie continuelle, que je suis obligé de jouer, n’est certes ni facile, ni agréable et je suis toujours sur les .... (épines?) pour ne pas nous trahir par quelque imprudence. Ce n’est qu’auprès de toi, mon tout, que je respire librement, or ce n’est vraiment pas charitable de ta part de me bouder pour rien et de nous priver par là, tous les deux, de jouir en palin des seuls moments que nous pouvons passer ensemble. Tu sais que j’ai une confiance inébranlable en toi et l’idée de t’accuser de mauvaise volonté ne me viens (t) jamais en tête, parce que je te connais à fond et mieux que toi même. Mais je ne puis pas te cacher que tes bouderies injustes me font une peine extrême et celle de ce soir, le jour même de notre communion, en particulier. Давно у меня не было такой занозы, которая я должен тебе признаться и теперь ещё не совсем зажила et par ta manière d’être, à notre rencontre à la (Millonnaia ?), je dois supposer que c’est le même cas pour toi, ce qui ne me rend pas plus gai... Dimanche 9/21 Mars à 9 ½ h du matin Bonjour, mon Ange, après une aussi mauvaise nuit, je me suis réveillé sous l’impression, non de notre soirée, mais de toutes les bonnes paroles de ta chère lettre du matin, content que malgré tout je t’aime plus que jamais et que tout se consentirait pour moi en toi, mon méchant et pourtant adorable lutin. Notre confident a été très touché que tu aies pensé à lui hier et m’a prié de te féliciter aussi de sa part. Tu n’oublieras pas n’est-ce pas, de remercier la ... (femme /Anne ?) Marie pour son .... qui m’a fait grand plaisir. Elle sait combien je l’aime et pourquoi et comment je l’aime. Que Dieu bénisse notre avenir et ne nous abandonne pas. Обнимаю тебя, душа моя Катя, до глубины твоего сердца. Я счастлив, что ты - моя, а я твой навсегда.’