LA CASTIGLIONE (1837-1899) VIRGINIA OLDOÏNI COMTESSE DE CASTIGLIONE Maîtresse de Napoléon III. Figure des premières heures de l’histoire de la photographie.

Lot 506
1 5002 000
16 projets de lettres (environ 45 pp. en tout, de formats divers), soit 4 autographes signés, 11 autographes et un manuscrit avec corrections autographes (10 à l’encre et 6 au crayon). 8 sont écrits en français, 2 en italien. 7 sont préparatoires avec variantes à 2 lettres (5 projets pour une lettre, 2 pour l’autre). Au duc d’Aumale, Henri d’Orléans. (Mars 1866). 5 brouillons. Condoléances pour la mort de la reine Marie-Amélie de Bourbon-Siciles, mère de son correspondant. Et (Décembre 1869). Condoléances pour la mort de la duchesse d’Aumale. Très belle lettre (incomplète du début) concernant les relations entre la France et l’Italie : “[J’] étais l’ami[e] de M. de Cavour, l’admirant, l’estimant, maintenant je lui en veux beaucoup, car il a fait bêtise sur bêtise – du reste nous sommes brouillés maintenant. Il m’a fait proposer de nous réconcilier de tous les côtés, mais je n’en veux pas… [J’] aimais les italiens, maintenant [je] les méprise, trouve absurde[s], sans principe moral, rempli[s] d’ambition stupide, impossible, et nous entraînant avec eux dans un gouffre déplorable pour notre pays. Je ne vois que deux fins pour l’Italie, ou une défaite accablante ou bien l’anarchie complète… Naples est impossible à prendre, même Masséna, le plus grand général, en était venu à bout avec peine au bout de six mois, parce qu’il avait une armée…” Longue lettre concernant les ennuis financiers du Prince Poniatowski qui sollicite en vain une place. La Comtesse de Castiglione vante son bon cœur mais déplore sa paresse et son inconséquence. S.d. Deux lettres de recommandation dont une en faveur du peintre Michele Gordigiani (s.d.), et une lettre concernant l’envoi d’un portrait à un amiral (s.d.). Cousine de Cavour et intime du roi de Piémont-Sardaigne Victor Emmanuel de Savoie, la Castiglione fut envoyée à Paris en 1856 pour plaider la cause de l’unité italienne et y devint la maitresse de l’empereur Napoléon III. Rentrée en Italie l’année suivante, après leur rupture, elle revint en 1861 se fixer définitivement en France. Elle mena d’abord une vie libre et galante, mais se retira progressivement, entretenant autour d’elle-même une atmosphère de mystère qui exerça une véritable fascination sur des personnalités comme Robert de Montesquiou. Autre curiosité, elle fit réaliser, selon ses propres directives, plus de 500 portraits d’elle par le photographe Pierre-Louis Pierson (leur collaboration durera près de 40 ans). Ce goût compulsif de l’œuvre sans cesse recommencée transparait aussi dans le travail d’écriture/réécriture qu’elle accomplit dans sa correspondance, comme ici.