STEFAN ZWEIG (1881-1942) Lettre autographe signée, en français, [au vicomte de Carnaxide].

Lot 842
8001 000
Rio de Janeiro, s.d. 1 p. in-8 carré, en-tête imprimé du Paysandú Hotel. L'exil, le Brésil. Fuyant la montée du fascisme en Autriche, Stefan Zweig quitta Vienne en 1934. En contact depuis 1932 avec Abrahão Koogman, personnalité de la communauté émigrée juive au Brésil, il visita ce pays en 1936, puis, après s'être un temps fixé en Angleterre (dont il prit la nationalité en 1938), il fit un premier véritable séjour au Brésil du 21 août 1940 au 21 janvier 1941, coupé par une excursion en Argentine et en Uruguay. Il passa ensuite une courte période en Angleterre et aux États-Unis, avant de revenir au Brésil en août 1941 : il demeura alors à Petrópolis, sauf deux séjours à Rio en août 1941 et du 15 au 17 février 1942. Pour diverses raisons et entre autres parce que la guerre se rapprochait du Brésil, il se suicida le 22 février 1942 avec sa seconde épouse. Le vicomte de Carnaxide, António Batista de Souza Pedroso, représentait au Brésil le secrétariat d'État à la Propagande nationale du Portugal, dirigé depuis sa création en 1933 par un proche du président António Salazar. Il s'était lié avec Stefan Zweig en 1936, et lui rendit ensuite d'importants services : il facilita son installation au Brésil, organisa des réceptions pour lui, et fit obtenir des visas pour l'Amérique à sa première femme. “Mon cher ami, excusez que je ne peux pas vous donner un manuscrit plus digne d'une amitié telle que la vôtre. Mais "pazienza" – si je peux retourner encore [e]n Angleterre, vous aurez un qui sera mieux. J'ai lu encore hier soir le discours de Lopez Vieira [le poète portugais Afonso Lopes Vieira] sur le caractère de Camõens : très beau et intéressant. Je vous écrirai de Petropolis encore. Ceci en hâte et en grande gratitude...”