JACQUES-EMILE BLANCHE (1861-1942) 3 lettres autographes signées à l’écrivain Louis Artus
Lot 758
400500
Offranville [Seine-Maritime], 25 Octobre 1918, 3 novembre 1918, 17 août 1927. Et enveloppes timbrées avec cachet de la poste
Le peintre et écrivain Jacques-Emile Blanche fut l’ami de Marcel Proust dont il peignit un célèbre portrait en 1892, et joua un rôle important dans la diffusion de l’œuvre de Virginia Woolf en France. - 25 Octobre 1918: «…Rien ne me fera rentrer à Paris avant quе ma maison n’ait pu reprendre un peu de ce qu’elle a perdu, en simple confort. Elle est vide de tout ce qui en faisait l’agrément ; mon atelier inhabitable, vitres brisées et peu aisément remplaçables sur le toit. Ma rue a été terriblement éprouvée par la dernière Bertha et le dernier raid nocturne... Votre livre est là sur ma table [Chronique de Saint-Leonard. La Maison du fou]. La composition ne m’apparaît pas suffisamment liéе, ni claire... Autre chose (car je ne puis être quе franc), I’abus du joli, des paysages, des descriptions, et de l’esthétisme - surtout en un volume dont le sujet se suffit a soi-même. Je sais que, peintre, j’évite, оu inconsciemment supprime tout ce qui est du domaine pictural ... » Il évoque également, entre autres, son propre livre Les Cloches de Saint Amarain (qu’il publierait en 1922 hors commerce et sous le pseudonyme de Jaime de Beslou), fait I’éloge du recueil рolitique de H.G. Wells In the Fourth Year. Anticipations of a world peace qui venait de paraître: « рrodige ! »
- 3 novembre 1918: sur l’écriture d’un nouveau livre, sur la chapelle Sixtine, sur la situation politique en Europe et notamment sur les révolutions, etc. –
- 17 août 1927: « Je suis aise gué ce «Dieppe» vous ait intéressé. Si je m’écoutais, et les éditeurs, ne ferai plus que des tableaux de ce genre. Le «Passy» que I’on ma commandé pour fa collection des quartiers de Paris (Hachette, Lafitte) est presque achevé. La Hogarth-Press, de Virginia Woolf – ou plutôt celle-ci, la grande et admirable romancière, essayiste et poète, vient de me demander un Londres; et J. L.. Vaudoyer, un En Angleterre. Tant de choses, pour un peintre qui a envie de peindre et en éprouve d’ailleurs le besoin matériel, c’est un peu trop !... »