EMILE ZOLA (1840-1902) CAUSERIE ARTISTIQUE

Lot 752
5 5006 000
Manuscrit autographe signé ”Emile Zola“ S.l.n.d. 6 pp. petit in-4, avec au verso de 3 feuillets des annotations. En français. Nombreuses ratures et corrections, ajouts dans le texte. Brouillon d’un article à propos d’une vente de charité de tableaux organisés pour des compatriotes d’Alsace envoyés par le gouvernement en Algérie et qui se retrouvent dans la misère. “(…) Je sors de l’exposition particulière des œuvres qui seront vendues, désireux pour ma part de contribuer à une bonne œuvre, en parlant de quelques toiles de talent que j’ai remarquées. Les artistes ont donné les mains ouvertes. Le catalogue comprend deux cents quatre vingt numéros. Il y a des tableaux, des aquarelles, des dessins, des eaux-fortes, des gravures, des plâtres, des bronzes et des faïences. Jamais l’art contemporain n’a été mieux représenté (… …). C’est l’offrande de l’art (…).” Zola s’interdit la critique des œuvres, car données par charité, puis dresse une liste des peintres qu’il a retenus parmi lesquels Bonnat, Auguste Bonheur, Daubigny, Fromentin, Isabey, Berthe Morisot, Manet, etc. “(…) J’ai également gardé trois jeunes peintres, MM. Monet, Pissarro et Sisley, qui ont donné chacun un paysage. Ce n’est pas ici qu’il est bon de les étudier. Je suis simplement curieux de voir l’attitude du public en face de ces trois toiles, qui feraient certainement pousser les hauts cris aux jurys annuels, et qui sont des choses superbes de simplicité et de puissance (…)”. Etc. Émile Zola, écrivain, journaliste et critique d’art français, chef de file du mouvement naturaliste, est l'un des romanciers français les plus populaires, les plus publiés, traduits et commentés dans le monde entier. Avec Charles Baudelaire et les Goncourt, Zola a été aussi l'un des trois plus importants critiques d'art de la seconde moitié du XIXe siècle et un grand défenseur des nouvelles tendances picturales opposées à l'académisme. Auteur débutant (il n’a encore publié que deux ouvrages, les Contes à Ninon (1864) et La Confession de Claude (1865), Zola collabore régulièrement à partir de 1866, aux rubriques de critique littéraire et artistique de différents journaux. L'efficacité et la pertinence de ses critiques dans le journal L'Événement sont vite reconnues. Il publie le premier article de son premier ”Salon“ dans L’Evénement du 27 avril 1866. Il attaque sévèrement le jury du salon de 1866. Il fait paraître successivement deux recueils d’articles: Mes Haines, ouvrage qui rassemble ses essais de critique littéraire (en juin 1866, chez l’éditeur Achille Faure, avec pour sous-titre : Causeries littéraires et artistiques) et Mon salon, qui regroupe ses chroniques picturales