Jean-Paul SARTRE. 1905-1980. Existentialist writer. Autographed manuscript, S.l.n.d. 1 pp. in-4 on graphpaper, blue ink,...

Lot 805
8001 200
Political reflections on the conditions of a seizure of power by the proletariat. We can see the contradiction of the revolutionary crowd: its demands will only be fulfilled if it takes over the power. (…) Thus, the mobs do not have any chance to seize the authority alone: they need allies, a precise strategy and political background to succeed, which they do not have. (…) Still, the consequences could suddenly be in its favor: but its victory would cause such a disruption between the international forces that it might provoke a direct intervention or indirectly foreign. We have to appreciate the opportunities of this revolution. Jean-Paul SARTRE. 1905-1980. Ecrivain existentialiste. Manuscrit aut. S.l.n.d. 1 pp. in-4 sur papier quadrillé, encre bleue, une rature avec correction. Réflexions politiques sur les conditions d’une prise de pouvoir par le prolétariat. On voit la contradiction propre à la foule révolutionnaire : ses exigences ne seront satisfaites que si elle prend le pouvoir (…). Sartre considère que le prolétariat ne représente d’un tiers de la population active. Ainsi les masses proprement dites n'ont guère de chances de prendre à elles seules le pouvoir : pour qu'elles y parviennent, il faut des alliances, une tactique, une stratégie, bref une politique de longue haleine. Ce que le prolétariat-sujet exige dans l'instant, il lui faudra des années peut-être pour l'obtenir : mais nous avons vu que sa structure le détourne des entreprises concertées. Reste que les circonstances peuvent lui être tout à coup favorables : mais sa victoire produirait un tel bouleversement dans le rapport des forces internationales qu'elle risque de provoquer une intervention directe ou indirecte de l'étranger. Il faut apprécier les chances de cette révolution. En 36 le mouvement des grèves allait de lui-même à la radicalisation du Front populaire, avec tous les dangers de guerre civile et d'anarchie au moins momentanée que comporte un brusque changement de régime. Or la nouvelle majorité s'était constituée contre le fascisme intérieur et extérieur : était-il possible de risquer le coup avec l'armée nazie à nos portes ? Les radicaux n'auraient-ils pas rompu l'alliance aux premiers signes de révolution ? Les chefs syndicalistes et communistes ont conclu que les risques étaient trop grands. Je ne décide pas s'ils ont eu raison ou tort : il me suffit de constater qu'ils pouvaient avoir raison (…).