Jacques (abbot) DELILLE. 1738-1813. Writer poet from the Academy. Autographed Poem. S.l.n.d. (c. 1803). 2 pp. in-folio p...

Lot 773
400500
Jacques (abbot) DELILLE. 1738-1813. . Ecrivain poète, de l’Académie. Poème aut. S.l.n.d. (c. 1803). 2 pp. in-folio paginées 9-10, avec ratures et corrections. Qqs petites rousseurs. Joint son portrait gravé. Premier jet de la célèbre traduction de l’Enéide de Virgile (livre premier), mise en vers par Delille, avec ici de nombreuses corrections et de légères variantes par rapport au texte final ; l’œuvre sera publiée en 1804 (l’année du Sacre de Napoléon) avec des notes de Fontanes. (...) Et cédant sous leur poids à la vague qui gronde [Et devancé enfin par la vague qui gronde] La nef tourne, s’abyme, et disparait [sous l’onde] Son mât seul un instant se montre [à nos regards] Alors s’offrent au loin confusément [épars] [Nos armures, nos dieux] nos armures [armées], nos débris [mats], notre antique opulence Et quelques malheureux sur un abyme [immense]. (...) Le vaisseau fatigué [cède, s’entrouve, éclate] s’ouvre, se brise, éclatte Et les torrents vainqueurs entrent de tous côtés. Cependant de ses flots, [par l’orage] sans son ordre agité Neptune entend le bruit ; il entend la tempête Mugir autour d’Enée et gronder sur sa tête Il voit flotter épars les débris d’Ilion En devine la cause, et reconnait Junon Aussitôt appelant Eurus et le Zéphyre (... ...) [Les Tritons à sa voix] s’efforcent d’arracher Les vaisseaux suspendus aux pointes du [rocher], [Lui-même ouvrant sa main... ] Et lui-même étendant son sceptre secourable Les soulève, leur ouvre un chemin dans le sable Calme les airs, sur l’onde établit le repos Et de son char léger, rase en volant les flots Ainsi dans la chaleur d’une émeute soudaine Quand d’un peuple [irrité] [la fureur] le courroux se déchaîne Déjà par la fureur tous les bras sont armés, Déjà volent dans l’air les tisons enflammées Mais d’un sage vieillard si la vue imposante Dans l’ardeur du tumulte à leurs yeux se présente On se tait, on écoute, et ses discours vainqueurs. Adulée et considéré comme la plus aboutie dans son art à la fin de ce XVIIIe siècle classique, la poésie de Delille triompha longtemps encore sous l’Empire ; elle se trouva cependant en butte aux attaques de poètes comme Chénier puis par les Romantiques qui considéreront sa versification sans âme ni originalité.